Comment faire un audit énergétique : déroulement et étapes 💡

« Depuis le 1er avril 2023, les logements les plus énergivores doivent faire l’objet d’un audit énergétique en cas de vente. Ce document donne au futur acquéreur des pistes de travaux de rénovation énergétique. On vous précise les contours de cette obligation. »

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Comment faire un audit énergétique

La préparation :

Cette étape est cruciale pour le succès de l’audit énergétique. Elle implique de recueillir toutes les informations pertinentes sur le bâtiment à auditer, telles que :

• Les plans ;
• Les données historiques des dépenses d’énergie ;
• Les spécifications des équipements existants.

L’auditeur doit également effectuer une visite préliminaire pour se familiariser avec le logement, ses équipements et ses occupants. Cette étape peut aussi inclure la planification des mesures à prendre et des éventuelles réparations à effectuer avant l’audit.

L’analyse des données :

Cette étape consiste à étudier les données de consommation d’énergie de l’habitation sur une période donnée (généralement une année) pour comprendre les habitudes de dépense énergétique et les éventuels problèmes. Cette évaluation permet de déterminer :

• Les zones de consommation élevée ;
• Les tendances saisonnières ;
• Les périodes de pointe.

La réalisation des mesures :

Cette étape implique la prise de mesures précises pour évaluer la performance énergétique du bâtiment et de ses équipements. Ces mesures peuvent inclure la mesure des dépenses :

• D’électricité ;
• De gaz ;
• D’eau ;
• La thermographie infrarouge ;
• La mesure des débits d’air ;
• La mesure de l’éclairage ;
• La mesure de la température ;
• De l’humidité ;
• La mesure de la qualité de l’air intérieur, etc.

Les mesures sont prises avant et après les réparations éventuelles pour évaluer l’efficacité des solutions proposées.

Les analyses/études des résultats :

Une fois les informations collectées et les mesures effectuées, l’auditeur examine les résultats pour identifier les zones de dépense énergétiques élevées et les problèmes éventuels. Elle permet d’identifier :

• Les sources de gaspillage d’énergie ;
• Les solutions potentielles.

La proposition de solutions :

Cette étape consiste à proposer des solutions pour améliorer les performances énergétiques du logement. Les solutions proposées peuvent inclure :

• L’installation de nouveaux équipements économes en énergie ;
• L’amélioration de l’isolation ;
• L’optimisation de la ventilation ;
• La mise en place de systèmes de récupération de chaleur, etc.

Les solutions sont adaptées au logement et aux habitudes de dépense énergétique des occupants.

La rédaction du rapport :

Enfin, l’auditeur énergétique rédige un rapport complet sur les résultats de l’audit énergétique et les solutions proposées. Il inclut :

• Des études détaillées des données collectées ;
• Une évaluation des performances énergétiques du logement (DPE) ;
• Une proposition de solutions ;
• Des recommandations pour l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment.

Le rapport est remis au propriétaire ou au gestionnaire du bâtiment et peut être utilisé pour demander des financements pour la mise en œuvre des solutions proposées.

Quels sont les équipements et les outils requis pour réaliser un audit énergétique ?

Compteurs d’énergie :

Pour mesurer les dépenses d’électricité, de gaz et d’eau, des compteurs peuvent être nécessaire tels que :

• Le Wattmeter P4400 Kill A Watt ;
• Le Fluke 376 True RMS Clamp Meter ;
• Le compteur d’eau GARDENA peuvent être utilisés.

Thermomètres et hygromètres :

Pour mesurer la température et l’humidité, des outils tels que :

• Le thermomètre infrarouge Fluke 62 MAX ;
• Le thermohygromètre Testo 608-H1 ;
• Le thermohygromètre infrarouge 2-en-1 de la marque Etekcity peuvent être utilisés.

Caméras thermiques :

Pour localiser les ponts thermiques et les fuites thermiques, une caméra thermique telle que :

• La FLIR E4 ;
• La Seek CompactPro ;
• La FLUKE TiS20+ peuvent être utilisées.

Pinces ampèremétriques :

Pour mesurer les dépenses d’énergie des équipements électriques, des pinces ampèremétriques telles que :

• Le Fluke 373 ;
• Le Klein Tools CL800 ;
• Le Clamp Meter Tacklife CM07A peuvent être utilisées.

Appareils de diagnostic :

Pour évaluer la performance des équipements tels que les chaudières, les climatiseurs, les pompes à chaleur et les ventilateurs, des outils de diagnostic tels que :

• Le Testo 320 ;
• Le Fluke 773 ;
• Le Testo 440 peuvent être utilisés.

Logiciels de simulation énergétique :

Pour simuler la performance énergétique de l’habitation, des logiciels tels que :

• EnergyPlus ;
• TRNSYS ;
• DesignBuilder ;
• Comfie peuvent être utilisés.

Outils d’analyse des données :

Pour étudier les données collectées et produire des rapports, des outils tels que Microsoft Excel, Google Sheets ou des logiciels spécialisés tels que :

• AuditMate ;
• BEopt ;
• eQUEST peuvent être utilisés.

Les scénarios de rénovation

Effectuer un audit énergétique permet principalement d’obtenir des recommandations et des scénarios de travaux pour améliorer la performance énergétique d’un logement.

Ils ressemblent à ceux proposés lors d’un DPE, mais sont encadrés par des objectifs de performances énergétiques et sont plus poussés.

Pour les logements individuels :

Il existe trois scénarios de rénovation énergétique, avec différents niveaux de réduction de dépense d’énergie.

• Le premier scénario permet une réduction d’énergie d’environ 30 % : ce scénario est adapté pour les logements qui ont besoin d’une rénovation énergétique légère pour améliorer leur efficacité énergétique. Il peut inclure des travaux d’isolation, le remplacement des fenêtres et l’installation d’une nouvelle chaudière à haute efficacité énergétique.
• Le deuxième scénario est intermédiaire : il convient aux logements qui nécessitent une rénovation énergétique plus importante. Il peut comprendre une combinaison de travaux d’isolation, de remplacement de fenêtres, de mise en place d’une ventilation contrôlée et de l’installation d’une pompe à chaleur, d’un chauffe-eau solaire, ou d’un système de chauffage à bois.
• Le troisième scénario répond aux exigences du label BBC Rénovation : avec une consommation d’énergie primaire conventionnelle inférieure à 80 kWh/m²/an. Ce scénario est adapté aux logements qui nécessitent une rénovation énergétique importante et profonde. Il peut inclure des travaux d’isolation très performants, l’installation de panneaux solaires photovoltaïques, l’installation d’un système de récupération de chaleur, ou encore le remplacement complet du système de chauffage par une solution à énergie renouvelable.

Pour les bâtiments tertiaires :

Régis par une obligation d’audit, les plans d’actions des rénovations énergétiques sont définis par la loi Élan du 23 novembre 2018. Ils doivent permettre un gain minimum d’économie d’énergie finale par rapport à une année de référence.

• Le premier scénario : Il consiste en un gain minimum de 40 % d’économie d’énergie finale tous usages confondus comparés à l’année de référence. Ce scénario est le minimum requis pour les bâtiments assujettis au dispositif éco énergie tertiaire.
• Le deuxième scénario, appelé 2a : Il implique un gain minimum de 50 % d’économie d’énergie finale tous usages confondus comparés à l’année de référence. Ce scénario est destiné aux bâtiments qui souhaitent aller plus loin dans leur démarche de rénovation énergétique.
• Le troisième scénario, appelé 2b : Il est encore plus exigeant avec un gain minimum de 60 % d’économie d’énergie finale tous usages confondus comparés à l’année de référence. Ce scénario est destiné aux bâtiments qui visent une performance énergétique exceptionnelle.
• Enfin, le quatrième scénario, appelé scénario 3 : Il correspond au niveau de performance du label BBC Rénovation, avec une consommation d’énergie primaire conventionnelle inférieure à Cref – 40 % pour les cinq usages réglementés. Ce scénario est évalué à l’aide d’un calcul réglementaire et doit comprendre une estimation des gains d’économies en énergie finale tous usages.

Enfin, l’étude financière de ces plans d’actions est réalisée selon la méthode de « coût global », prenant en compte l’évolution des prix de l’énergie et la rentabilité sur investissement des travaux recommandés.