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Comment se passe un diagnostic amiante ?

Comment se passe un diagnostic amiante
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Vous vous demandez comment se déroule un diagnostic amiante ? Que vous soyez propriétaire, locataire ou professionnel de l'immobilier, comprendre les étapes clés de ce processus est essentiel pour assurer la sécurité de tous et respecter la réglementation en vigueur.
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Étape 1 : Préparation du diagnostic

La préparation d’un diagnostic amiante est une étape cruciale pour garantir la sécurité des occupants d’un bâtiment et respecter la réglementation en vigueur. Voici comment procéder :

Choix d’un diagnostiqueur certifié

exemple informations certification diagnostiqueur
Exemple d’informations attestant de la certification d’un diagnostiqueur – Source : Agenda Diagnostics

Pour réaliser un diagnostic amiante, il est impératif de choisir un diagnostiqueur immobilier certifié. Cette certification assure que le professionnel possède les compétences requises pour effectuer le diagnostic conformément aux normes établies.

Les diagnostiqueurs doivent réussir un examen théorique et pratique pour obtenir leur certification, qui est valide pour une durée de 7 ans.

Pour vérifier la validité d’un certificat ou trouver un diagnostiqueur certifié près de chez vous, vous pouvez consulter les listes mises à jour régulièrement sur les sites gouvernementaux ou les organismes certificateurs.

Points clés à vérifier :

  • La certification du diagnostiqueur (valide et reconnue par un organisme accrédité)
  • L’indépendance et l’impartialité du professionnel
  • Les assurances et garanties proposées

Collecte d’informations sur le bâtiment

Avant l’intervention du diagnostiqueur, rassemblez toutes les informations pertinentes concernant le bâtiment. Cela inclut la date de construction, l’historique des travaux de rénovation ou de modification, ainsi que tout diagnostic amiante antérieur.

Ces informations permettront au diagnostiqueur d’identifier plus rapidement les zones susceptibles de contenir de l’amiante et d’adapter sa méthodologie d’inspection.

Informations à fournir :

  • Date de construction du bâtiment
  • Historique des travaux réalisés
  • Plans du bâtiment
  • Rapports de diagnostics antérieurs (si disponibles)

✏️ Exemple : Si votre bâtiment a été construit avant 1997, année où l’utilisation de l’amiante a été interdite en France, il est particulièrement important de fournir cette information au diagnostiqueur. Cela l’alerte sur la probabilité élevée de présence d’amiante dans les matériaux de construction.

En suivant ces étapes de préparation, vous faciliterez le travail du diagnostiqueur et contribuerez à la réalisation d’un diagnostic amiante précis et fiable.

Étape 2 : Inspection visuelle des lieux

L’inspection visuelle des lieux est également très importante cruciale. Elle permet de procéder à une première évaluation de la situation sans se mettre en danger.

Repérage des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante

Lors de cette phase, le diagnostiqueur certifié procède à un examen minutieux de tous les matériaux présents dans le bâtiment. Il s’appuie sur sa connaissance des différents types de matériaux et produits pouvant contenir de l’amiante, classés en trois listes :

  • Liste A : matériaux friables fortement émetteurs de fibres comme les flocages, calorifugeages et faux-plafonds
  • Liste B : matériaux non friables peu émetteurs comme les dalles de sol vinyle amianté, conduits, joints, enduits projetés, etc.
  • Liste C : matériaux non friables très peu émetteurs comme les toitures, parois, peintures, mastics, colles, etc.

Vous pouvez d’ailleurs consulter la documentation gouvernementale officielle sur les listes A, B et C.

🧠 L’info JAQE : Depuis 1997, l’utilisation de l’amiante est totalement interdite dans la construction en France. Mais de nombreux bâtiments anciens en contiennent encore.

Le repérage s’effectue par inspection visuelle à l’œil nu et sondages pour identifier la composition des matériaux suspects. Des prélèvements sont réalisés pour analyse en laboratoire si besoin.

Identification des zones à risque

Selon l’état de dégradation des matériaux amiantés, le diagnostiqueur détermine les zones à risque nécessitant des mesures de protection particulières. Il évalue notamment :

  • L’état de conservation des matériaux (dégradation, fissures, etc.)
  • L’accessibilité des matériaux (risque de les perturber)
  • La possibilité d’émission de fibres dans l’air ambiant

✏️ Exemple : Un faux-plafond en mauvais état sera considéré comme une zone à risque élevé, contrairement à des plaques de fibro-ciment extérieures en bon état.

Cette inspection visuelle minutieuse est essentielle pour cartographier précisément la présence d’amiante dans le bâtiment et préparer les étapes suivantes du diagnostic dans les meilleures conditions de sécurité.

Étape 3 : Prélèvements d’échantillons

Une fois les matériaux suspects identifiés lors de l’inspection visuelle, le diagnostiqueur procède à des prélèvements pour analyse en laboratoire. Cette étape cruciale doit suivre un protocole strict afin de ne pas contaminer l’environnement.

Techniques de prélèvement

Le prélèvement s’effectue de manière à éviter au maximum l’émission de fibres d’amiante dans l’air. On utilise des outils manuels comme un couteau, une pince ou une petite meuleuse à vitesse lente.

✏️ Exemple : Pour un faux-plafond amianté, on prélève un échantillon d’environ 10×10 cm en découpant délicatement à l’aide d’un couteau.

Il est impératif de ne jamais scier, forer ou poncer les matériaux susceptibles de contenir de l’amiante au risque de provoquer un dégagement important de fibres. On peut humidifier légèrement la zone de prélèvement pour limiter les émissions de poussières.

Pour les matériaux non-friables comme les dalles de sol, il faut prélever séparément l’échantillon de dalle vinyle et un échantillon de la colle/enduit au dos, car ils peuvent avoir des compositions différentes.

Emballage et étiquetage

Après prélèvement, les échantillons doivent être conditionnés de manière totalement étanche dans un double emballage comme des sachets congélation zippés.

Chaque échantillon est étiqueté individuellement avec un code permettant de l’identifier précisément (localisation, type de matériau…).

🧠 L’info JAQE : L’emballage des échantillons doit comporter l’étiquette réglementaire « Amiante » avec le pictogramme et la mention de danger.

Un bon conditionnement et étiquetage sont primordiaux pour éviter tout risque lors du transport vers le laboratoire d’analyses.

Étape 4 : Analyse des prélèvements en laboratoire

Une fois les échantillons prélevés et correctement conditionnés, ils sont acheminés vers un laboratoire accrédité pour y être analysés.

Méthodes d’analyse utilisées

La technique d’analyse de référence pour détecter et identifier les fibres d’amiante est la microscopie électronique à transmission analytique (META). Elle permet de caractériser précisément la nature des fibres grâce à leur structure cristallographique.

Le protocole est le suivant :

  1. Préparation des grilles d’analyse : une partie de l’échantillon est mise en suspension dans un liquide puis filtrée pour être déposée sur des grilles métalliques recouvertes d’un film mince.
  2. Observation au microscope électronique : les grilles sont analysées au META qui fournit des images très haute résolution des fibres.
  3. Identification des fibres : leur composition chimique est déterminée par analyse de leur spectre de diffraction des rayons X.

🧠 L’info JAQE : Depuis avril 2021, les laboratoires doivent obligatoirement préparer 2 grilles d’analyse par échantillon pour plus de fiabilité.

La norme NF X 43-050 encadre précisément les modalités d’analyse en META. Les laboratoires doivent être accrédités par le COFRAC et participer à des comparaisons interlaboratoires annuelles.

Délais pour obtenir les résultats

Les délais d’analyse en laboratoire sont généralement de 10 à 15 jours ouvrés pour obtenir le rapport complet sur la présence ou non d’amiante.

Certains laboratoires proposent cependant des délais express de 24h à 72h en appliquant des procédures accélérées et un traitement prioritaire, moyennant un coût supérieur.

Le délai dépend aussi du nombre d’échantillons à analyser et de la complexité des prélèvements (matériaux multicouches par exemple).

Une fois les analyses terminées, le laboratoire transmet un rapport détaillé au diagnostiqueur pour lui permettre de rédiger ses conclusions et préconisations.

Étape 5 : Rapport de repérage amiante

A l’issue de sa mission d’inspection, de prélèvements et d’analyses en laboratoire, l’opérateur de repérage établit un rapport détaillé consignant tous ses travaux et conclusions.

Présentation des résultats

Le rapport de repérage amiante comprend obligatoirement les éléments suivants :

  • Identification des matériaux amiantés : liste des matériaux et produits dans lesquels la présence d’amiante a été détectée, avec leur localisation précise et leur état de dégradation.
  • Résultats d’analyses : copie des rapports d’analyses effectuées par le laboratoire accrédité sur les prélèvements.
  • Croquis et photos : plans, croquis et photos permettant de visualiser l’emplacement des matériaux amiantés.
  • Estimation des quantités : une estimation des quantités de matériaux et produits amiantés doit être fournie pour permettre l’évaluation des filières d’élimination des déchets.
  • Conclusion générale : synthèse claire indiquant si le bâtiment contient ou non de l’amiante, et dans quelle mesure.
exemple rapport reperage amiante sommaire
Présentation du contenu du rapport de diagnostic amiante – Source : 2C DIAG

Le rapport doit être compréhensible par toute personne non spécialiste. Cependant, il peut s’avérer que la lecture d’un rapport de diagnostic amiante soit tout de même compliquée. Vous pouvez vous référer à notre guide spécialement rédigé pour vous aider à naviguer et comprendre ce document !

Préconisations selon les conclusions

En fonction de la nature des matériaux amiantés détectés et de leur état, le rapport formule des préconisations sur les mesures à prendre selon le tableau suivant :

Matériaux
Préconisations
Liste A
(très émissifs)
N1 : Évaluation périodique de l’état de conservation
N2 : Travaux de remise en état ou de confinement/protection
N3 : Travaux de retrait
Liste B
(peu émissifs)
EP : Evaluation périodique
AC1 : Remise en état des parties dégradées
AC2 : Travaux de confinement ou retrait de l’ensemble
Liste C
Préconisations au cas par cas selon les risques évalués
Tableau de préconisations en fonction du type de matériau

🧠 L’info JAQE : En cas de présence d’amiante avérée, le propriétaire doit ensuite envisager des travaux de confinement ou de retrait par une entreprise certifiée, dans le respect de mesures de sécurité strictes.

Le rapport mentionne également les obligations réglementaires du propriétaire, les délais à respecter et la nécessité éventuelle de faire appel à une entreprise certifiée pour les travaux.

⭐️ Récapitulatif des 5 étapes :

  1. Le choix d’un opérateur certifié pour réaliser le diagnostic amiante dans les règles.
  2. Une inspection visuelle minutieuse des lieux permet de repérer les matériaux susceptibles de contenir de l’amiante et d’identifier les zones à risque.
  3. Des prélèvements d’échantillons sont réalisés avec précaution, dans un emballage étanche et avec un étiquetage réglementaire, avant envoi en laboratoire.
  4. L’analyse en laboratoire accrédité, par microscopie électronique, permet d’identifier la nature exacte des fibres présentes dans un délai de 10 à 15 jours.
  5. Un rapport de repérage détaillé localise précisément les matériaux amiantés et formule des préconisations sur les mesures à prendre (évaluation périodique, travaux, etc.)

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